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Genre, Classe et Race dans les mondes arabes pendant et après 2011 / Gender, class, and race in the Arab Worlds during and after 2011
Shreya Parikh  1, *@  , Arbia Selmi  2, *@  
1 : CERI Sciences Po Paris
Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0, Sciences Po Paris - Institut d\'études politiques de Paris-0
2 : CMH-CMB-Forum Transregionale Studien
Centre Maurice Halbwachs
* : Auteur correspondant

Les révolutions arabes, ou "Printemps arabes" (2010-2011), ont été marquées par une combinaison complexe de revendications politiques, sociales et économiques (Allal et Geisser 2018). Bien que les questions de liberté politique et de démocratie aient dominé les débats publics, les dynamiques de genre, de classe et de race ont aussi joué un rôle significatif dans ces révolutions, à des degrés variés selon les contextes nationaux (Krefa, Barrière, Le Renard 2023). Cependant, les espoirs de transformation dans ces domaines n'ont pas toujours été réalisés après les révolutions, laissant parfois place à de nouvelles formes de marginalisation ou de répression.

L'objectif de ce panel est d'examiner comment le genre, la classe et la race interagissent pour produire des inégalités socio-politiques, des différences dans les revendications, les types et les expériences de protestation, et les réponses de l'État à ces contestations pendant et après les printemps arabes. Le panel se focalise sur les questions de genre.

Les questions qui motivent ce panel

Dans des pays comme la Tunisie, l'Égypte, la Libye et le Yémen, les femmes ont été actrices des mouvements populaires [Belkacem 2016]. Elles étaient présentes dans les rues, organisant des manifestations et partageant leurs revendications pour la justice sociale, l'égalité, et la fin des régimes autoritaires. Cette participation des femmes aux manifestations a souvent été accompagnée d'une répression violente, incluant des violences sexuelles. Par exemple, en Égypte, des cas de violences sexuelles à l'encontre de manifestantes ont été signalés, y compris des « tests de virginité » imposés par les autorités (Allam 2018). Comment le genre, la race, et la classe se sont-ils croisés dans les expériences de cette violence ?

Dans certains cas, les femmes ont constaté que leurs aspirations à l'égalité et à la justice sociale n'étaient pas pleinement réalisées après les révolutions. Par exemple, en Tunisie, bien que le pays ait adopté une constitution progressiste en 2014 qui protège les droits des femmes (Selmi 2022), certaines réticences conservatrices persistent. En Égypte, après le renversement d'Hosni Moubarak, les femmes ont été marginalisées des processus politiques, malgré leur participation active à la révolution (Allam 2018). Comment les femmes ont-elles revendiqué ou négocié leur espace politique, à l'intérieur et à l'extérieur du cadre de l'État, après 2011 ? Les différences de classe et de race ont-elles eu un impact sur ces trajectoires ?

Les révolutions ont aussi donné naissance à des mouvements féministes plus organisés et vocaux. En Tunisie, des activistes féministes ont été impliquées dans les discussions constitutionnelles, réclamant des droits égaux pour les femmes. Mais toutes les femmes ne se sont pas senties représentées dans ces mouvements. Par exemple, dans le cas de la Tunisie, les femmes noires se sont souvent senties marginalisées dans les conversations féministes post-2011, ce qui a conduit à la création de la Voix des Femmes Tunisiennes Noires. Comment les différences d'ethnicité, de race et de classe (parfois appelées « régionalisme ») ont-elles influencé les conversations sur l'égalité et la liberté des genres et des sexualités ? En quoi ces conversations diffèrent-elles des conversations et des débats antérieurs à 2011 ?

Les révolutions arabes ont également révélé des tensions ethniques et raciales sous-jacentes, bien que ces questions aient été moins visibles dans le discours dominant. Les revendications de justice sociale incluent des appels à une meilleure reconnaissance des droits des groupes marginalisés, notamment dans les contextes où l'ethnicité joue un rôle important; par exemple, être un migrant subsaharien au Maroc ou un migrant sud-asiatique aux Émirats arabes unis. Les dynamiques de race et d'ethnicité dans le monde arabe sont souvent éclipsées par les questions religieuses et nationales, mais elles demeurent importantes. Comment ces facteurs ont-ils influencé l'expérience des inégalités et les revendications politiques des différents groupes ?

Qu'est ce qu'on veut de nos intervenants exactement?

Le panel cherche des contributions sur les questions énoncées précédemment. Les sujets qui relient l'étude des inégalités et des mouvements sociaux fondées sur le genre à la dynamique de la race, de l'ethnicité et de la classe sont les bienvenus.

 

Bibliographie

Allal, Amin et Vincent Geisser (dir.). 2018. De la libération de la parole raciste à l'émergence d'un mouvement contre le racisme anti-noir. CNRS Éditions.

Allam, Nermin, Women and the Egyptian Revolution: Engagement and Activism during the 2011 Arab Uprisings (Cambridge: Cambridge University Press, 2018). Pp. 221.

Barrières, Sarah, Abir Kréfa, Saba Le Renard (dir.). 2023. Le genre en révolution. Maghreb et Moyen-Orient, 2010-2020. Pu De Lyon.

Belkacem Benzenine, « Politiques publiques et droits des femmes après « le printemps arabe » », Insaniyat / إنسانيات [En ligne], 74 | 2016, mis en ligne le 19 novembre 2018, consulté le 30 septembre 2024.

Selmi, Arbia 2022. Les mobilisations de femmes pour l'accès aux responsabilités syndicales en Tunisie post-révolutionnaire, thèse de doctorat, sous la direction de Sophie POCHIC, EHESS, PP400.

 

Note: We are accepting submissions in English or French.



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