Education, social class and the reproduction of inequality in the Middle East and North Africa
Farah Ramzy, maîtresse de conférences, département d'études arabes, faculté des langues, Université de Strasbourg.
Hanygeorgeramzy@unistra.fr
The historiography of education in the Middle East and North Africa region has focused on the emergence of national education systems as part of the more complex processes of state building, modernization and decolonization (Verdeil 2017). Hence, research on education systems in the region has traditionally studied the themes of nationalism, identity, citizenship, politicization, violence, and gender (Honvault and Mussard 2023, Pellegrini 2023, Sobhy 2023, Herrera 2022, Roushdy 2021). Although available literature has inevitably addressed issues related to social class—exploring its intersections with privatization, informality, everyday violence and national belonging, more work is needed to foreground social class in education as a central theme in its own right. While waves of formal and informal privatization have been analyzed, in-depth explorations of class as a factor and as an outcome of the evolution of national education markets remain lacking. Beyond the dichotomies of public/private, general/technical, national/international, including their branding, targeted clientele, little research has examined the variety of schooling models, and the narratives and realities concerning the comparative advantage of each model. The reflection on education as a locus of reproduction of social inequalities both as symbolic domination in daily interactions and in the long-term trajectories of social mobility has been surprisingly limited when it comes to pre-university education in the Middle East and North Africa region.
This double panel aims to examine education as a laboratory for socio-economic change and the structuring of social inequalities. It explores topics such as class reconfigurations, social mobility, the reproduction of inequalities, and the impact of neoliberalism on household resources and aspirations. The panel invites proposals from across the Middle East and North Africa, focusing on different models of schooling in all levels of basic education, we particularly encourage diverse fields and methodologies. While open to various approaches and research questions about education and social class, this double panel suggests the following key areas of discussion:
Class and the education market: This panel aims to reflect on changes in the sources of funding for education from state or non-state, national or international actors. It invites analyses of parental choices of schools and of the varying representations of schools and schooling models in light of the fluctuating socio-economic contexts. It encourages the exploration of the impact of these differences on the experiences, interactions, and strategies for success and for navigating the school system.
The reproduction of social inequalities through education. The analysis of the variations in parents and students' profiles aims to tackle questions of social and cultural capital as factors in access to schools and as outcomes of following one education model or the other. We aim to consider the trajectories of upward and downward social mobility within networks of graduates from different generations, as well as the evolving values of diplomas and the place of education in social distinction.
Social class in the daily life and experiences in schools. Inviting contributions that explore aspects such as tutoring, discipline, exams, daily interactions in schools and relationships between administrators, teachers, and parents, the panel aims to understand the continued impact of neoliberalism, austerity, and the casualization of teacher labor on social inequality and the choices and attitudes of students, teachers and families. We aim to address intersectionality by examining the interplay of class inequalities with gender, ethnic, religious, regional or migration background in the daily interactions.
Keywords: education, Middle East and North Africa, social class, social mobility, cultural capital, intersectionality, diversity, teachers, inequality, trajectories, sociology, neoliberalism
Éducation, classe sociale et reproduction des inégalités au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
Farah Ramzy, maîtresse de conférences, département d'études arabes, faculté des langues, Université de Strasbourg.
Hanygeorgeramzy@unistra.fr
Imbriquée avec l'histoire des États-nations, de la modernisation et de la décolonisation (Verdeil 2017), la recherche sur l'éducation en Afrique du Nord/Moyen-Orient a longuement étudié des problématiques liées au rapport à l'État, la privatisation, la citoyenneté, les appartenances nationales, ethniques et confessionnelles, ainsi que la violence et les rapports de genre (Honvault et Mussard 2023, Pellegrini 2023, Sobhy 2023, Herrera 2022, Roushdy 2021). Bien que la littérature ait inévitablement abordé les questions liées aux rapports sociaux de classe en explorant les dynamiques de privatisation, l'informalité, la violence quotidienne, et l'appartenance nationale dans différents types de structures scolaires, il reste encore beaucoup à faire pour mettre en avant la classe sociale comme thème central à part entière. Si la privatisation formelle et informelle a été analysée, les explorations approfondies de la classe sociale en tant que facteur et résultat de l'évolution des marchés nationaux de l'éducation restent insuffisantes. Peu de recherches ont examiné la variété des modèles éducatifs au-delà des dichotomies public/privé, général/technique et national/international, y compris les représentations qui sont associées à chaque modèle et les profils des élèves et des parents sélectionnés. La réflexion sur l'éducation comme lieu où se cristallise la domination symbolique dans les interactions quotidiennes et où se reproduisent les inégalités sociales dans les trajectoires à long terme de mobilité sociale est limitée en ce qui concerne l'éducation pré-universitaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Ce double panel vise à étudier l'éducation comme un laboratoire de transformations socio-économiques et de structuration des inégalités sociales. Il explore des sujets tels que les reconfigurations des rapports sociaux de classe, la mobilité sociale, la reproduction des inégalités et l'impact du néolibéralisme sur les ressources et les aspirations des ménages. Le panel est ouvert à des propositions sur tout le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, et se concentrera sur différents modèles de scolarisation à tous les niveaux du système éducatif : primaire, préparatoire ou secondaire. Nous encourageons particulièrement la variété des terrains et des méthodologies. Ouvert à diverses approches et problématiques liées à l'éducation et aux classes sociales, cet atelier double propose trois axes de recherche.
Classes sociales et offre éducative : Ce panel vise à analyser les changements des sources de financement de l'éducation, qu'elles soient étatiques ou non, nationales ou internationales. Il invite à étudier les logiques de choix d'école des parents d'élèves et les représentations associées aux différents types d'école à la lumière des contextes économiques fluctuants. Il fait appel à des contributions explorant l'impact de ces différences sur les expériences, les interactions et les stratégies de réussite et de navigation dans le système scolaire.
La reproduction des inégalités sociales par l'éducation : L'analyse des variations des profils des parents et des élèves vise à aborder la question du capital social et culturel comme facteurs d'accès à l'école et comme résultats d'un modèle éducatif ou l'autre. Nous souhaitons considérer les trajectoires ascendantes et descendantes de mobilité sociale au sein des réseaux de diplômés de différentes générations, ainsi que l'évolution des valeurs des diplômes et du poids du diplôme et de l'éducation dans la distinction sociale.
La classe sociale au quotidien dans les écoles : En invitant des contributions portant sur des aspects quotidiens de l'expérience éducative tels que les cours particuliers, la discipline, les examens, et les relations entre administrateurs, enseignants et parents, le panel vise à étudier l'impact continu du néolibéralisme, de l'austérité et de la précarisation du travail des enseignants sur les inégalités sociales et sur les choix et les attitudes des élèves, des enseignants et des familles. Nous souhaitons aborder l'intersectionnalité en examinant l'imbrication des inégalités de classe avec le genre, l'origine ethnique, religieuse, régionale ou migratoire dans les interactions quotidiennes.
Mots clés: éducation, Afrique du Nord/Moyen-Orient, classes sociales, mobilité sociale, capital culturel, intersectionalité, diversité, enseignants, inégalités, trajectoires, sociologie, néolibéralisme.
References/Références
- Herrera, Linda. Educating Egypt: Civic values and ideological struggles. American University in Cairo Press, 2022.
- Honvault, Juliette, and Christine Mussard. “L'école à l'épreuve : Quand l'école et ses acteurs font face au politique (des années 1930 aux années 2020).” Mondes arabes 3, no. 1 (2023) : 25-33.
- Pellegrini, Chloé. « Penser l'école par le vécu des acteurs en contextes arabes et musulmans. Introduction au dossier thématique. » Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 154 (2023) : 9-16.
- Sobhy, Hania. Schooling the Nation: Education and everyday politics in Egypt. Cambridge University Press, 2023.
- Verdeil, Chantal. « Histoire contemporaine de l'éducation au Moyen-Orient (XIX e-XX e siècle). Essai de synthèse historiographique. » Histoire de l'éducation (2017) : 9-40.
- Roushdy, Noha. “‘It's just Arabic!': Linguistic Anxiety and Identity Negotiations in Egypt's International Schools.” Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 154 (2023) : 105-124.
- Roushdy, Noha. “International Schools and the Production of Elite Non-Belonging in Cairo's Satellite Cities.” Égypte, Soudan, mondes arabes 24 (2023) : 127-152.