Intervenants > Rhannou Ghally

Éducation, classe sociale et reproduction des inégalités au Moyen-Orient et en Afrique du Nord/ Education, social class and the reproduction of inequality in the Middle East and North Africa
Farah Ramzy  1, 2, *@  , Laura Abou Haidar  3, 4, *  , Ghally Rhannou  5  , Noha Roushdy  6  , Hania Sobhy  7  , Adam Benyachou  8, 9  , Kamal Mellakh  10  , Christine Mussard  11  
1 : Département d'études arabes,Université de Strasbourg
Département d'études arabes, Faculté des Langues, GEO (Groupe d'études orientales et néohélléniques UR1340)
2 : Groupe d'études orientales, slaves et néo-helléniques  (GEO)
université de Strasbourg
3 : LInguistique et DIdactique des Langues Étrangères et Maternelles  (LIDILEM)
Université Grenoble Alpes, Université Grenoble Alpes : EA609
4 : Université Grenoble Alpes
Université Grenoble Alpes
5 : École des hautes études en sciences sociales  (EHESS)
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
6 : Universität Bern
7 : Max Planck Institute MPI MMG
8 : (Université de Strasbourg)
(Université de Strasbourg), université de Strasbourg
9 : Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe  (SAGE)
Université de Strasbourg, CNRS
10 : Département de sociologie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Mohammedia, Université Hassan II Casablanca/Maroc
11 : Institut de Recherches et d'Etudes sur les Mondes Arabes et Musulmans  (IREMAM)
Aix-Marseille Université
* : Auteur correspondant

Résumé en français 

Imbriquée avec l'histoire des États-nations, de la modernisation et de la décolonisation (Verdeil 2017), la recherche sur l'éducation en Afrique du Nord/Moyen-Orient a longuement étudié des problématiques liées au rapport à l'État, la privatisation, la citoyenneté, les appartenances nationales, ethniques et confessionnelles, ainsi que la violence et les rapports de genre (Honvault et Mussard 2023, Pellegrini 2023, Sobhy 2023, Herrera 2022, Roushdy 2021). Bien que la littérature ait inévitablement abordé des questions liées aux rapports sociaux de classe en explorant les dynamiques de privatisation, l'informalité, la violence quotidienne, et l'appartenance nationale dans différents types de structures scolaires, il reste encore beaucoup à faire pour mettre en avant la classe sociale comme thème central à part entière. Si la privatisation formelle et informelle a été analysée, les explorations approfondies de l'évolution des marchés nationaux de l'éducation restent insuffisantes. Peu de recherches ont examiné la variété des modèles éducatifs au-delà des dichotomies public/privé, laïc/religieux, et national/international, y compris les représentations qui sont associées à chaque modèle et les profils des élèves et des parents sélectionnés. La réflexion sur l'éducation comme lieu où se cristallise la domination symbolique dans les interactions quotidiennes et où se reproduisent les inégalités sociales dans les trajectoires à long terme de mobilité sociale reste limitée en ce qui concerne l'éducation pré-universitaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Visant à étudier l'éducation comme un laboratoire de transformations socio-économiques et de structuration des inégalités sociales les contributions de cet atelier double analysent les changements des sources de financement de l'éducation, qu'elles soient étatiques ou privées, nationales ou internationales. Les présentations mettent en lumière les stratégies de familles, les logiques de choix d'école des parents d'élèves, les modalités d'accès et de sélection ainsi que les représentations associées aux différents types d'école à la lumière des contextes historiques variés et des situations économiques fluctuantes. L'analyse des variations des profils des parents et des élèves vise à aborder la question du capital social et culturel comme facteurs d'accès à l'école et comme résultats d'un modèle éducatif ou l'autre. Les diverses contributions explorent l'impact de ces différences sur les expériences des élèves et les stratégies de réussite et de navigation dans le système scolaire. En plus des transformations de l'offre éducative, une attention particulière est portée au vécu des inégalités au quotidien dans les écoles, ainsi qu'à l'impact continu du néolibéralisme, de l'austérité et de la précarisation du travail des enseignants sur les inégalités sociales et sur les choix et les attitudes des élèves, des enseignants et des familles.

Mots clés: éducation, Afrique du Nord/Moyen-Orient, classe sociale, inégalités, capital culturel, enseignants, néolibéralisme.

 

English version 

Education, social class and the reproduction of inequality in the Middle East and North Africa

The historiography of education in the Middle East and North Africa region has focused on the emergence of national education systems as part of the more complex processes of state building, modernization and decolonization (Verdeil 2017). Hence, research on education systems in the region has traditionally studied the themes of nationalism, identity, citizenship, politicization, violence, and gender (Honvault and Mussard 2023, Pellegrini 2023, Sobhy 2023, Herrera 2022, Roushdy 2021). Although available literature has inevitably addressed issues related to social class—exploring its intersections with privatization, informality, everyday violence and national belonging, more work is needed to foreground social class in education as a central theme in its own right. While waves of formal and informal privatization have been analyzed, in-depth explorations of the evolution of national education markets remain lacking. Beyond the dichotomies of public/private, secular/religious, national/international, little research has examined the variety of schooling models, including their branding, targeted clientele, and the narratives and realities concerning the comparative advantage of each model. The reflection on education as a locus of reproduction of social inequalities both as symbolic domination in daily interactions and in the long-term trajectories of social mobility has been surprisingly limited when it comes to pre-university education in the Middle East and North Africa region.

This double panel aims to examine education as a laboratory for socio-economic change and the structuring of social inequalities. Contributions reflect on changes in the sources of funding for education from state or non-state, national or international actors. Participants analyze the different family strategies underlying parental choices of schools, selection processes in schools, as well as the varying representations of schools and schooling models in several historical contexts and in light of fluctuating socio-economic situations. The analysis of the variations in parents and students' profiles aims to tackle questions of social and cultural capital as factors in access to schools and as outcomes of following one education model or the other. This panel further explores the impact of these differences on the experiences, interactions, and strategies for success and for navigating the school system. In addition to the transformations in the education market, contributions in this panel pay particular attention to the reproduction of inequalities in the daily life in schools as well as to the continued impact of neoliberalism, austerity, and the casualization of teacher labor on social inequality and the choices and attitudes of students, teachers and families.

Keywords: education, Middle East and North Africa, social class, social mobility, cultural capital, teachers, inequality, neoliberalism



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