Intervenants > Menghour Ahmed

Écrits coloniaux français (sources imprimées) sur la Kabylie au XIXe siècle/ French colonial writings (printed sources) on Kabylia in the 19th century
Mezhoura Hocine L'hadj épse Salhi  1@  , Ouatmani Settar * , Yasmine Saoudi * , Ahmed Menghour * @
1 : Communication, patrimoine et mutations sociales (PCMS)  (C0783700)
* : Auteur correspondant

Résumé en français :

Dans cet atelier, nous allons examiner diverses sources historiques relatives à la région de Kabylie au XIXe siècle. Nous chercherons à établir une approche historique qui confronte les sources imprimées à d'autres types de documents concernant l'histoire de cette région. Il important de souligner que les sources locales en langue berbère et en arabes sont presque inexistantes, en raison de la prédominance de la tradition orale dans la culture kabyle, où la littérature était principalement transmise oralement, notamment à travers la poésie.

Les études sur la Kabylie s'appuient principalement sur des sources coloniales, qu'il s'agisse de documents imprimés, d'archives, de monographies, de chroniques, et d'autres types de sources. De nombreuses études importantes ont été menées par des militaires français tels que Carette, Carrey, Charveriat, Daumas, Hanoteau, Letourneux, Robin, Aucapitaine, entre autres.

Les archives constituent un outil fondamental pour la recherche sur l'histoire de la région. Parmi les documents les plus marquants, on peut mentionner le « Rapport sur la répression du banditisme », rédigé par le sous-préfet de Tizi Ouzou, Lefevure, au début de l'année 1894. Ce rapport, qui s'étend sur plus de 300 pages, inclut des comptes rendus des chefs des communes mixtes de Haut Sébaou, Azzefoune, Djurdjura, Soummam, Port Gueydon et Akbou, ainsi que des rapports émanant des chefs de postes militaires, des lettres de « bandits » et divers procès-verbaux. Arezki L'Bachir, le révolté le plus notoire de cette période, a suscité un vif intérêt au sein de l'administration française, entraînant la collecte d'informations détaillées sur ses activités. Il était si recherché qu'une vaste campagne militaire a été lancée contre lui à l'automne 1893.

Un des aspects les plus significatifs de l'étude de la Kabylie réside dans la poésie et les récits oraux, qui servaient à exprimer les émotions liées à la vie quotidienne. Parmi les poètes locaux les plus marquants, on peut mentionner Si Mohand-Ou-Mhand, Smaïl Azikiw, El Hadj Arezki Ou-Hawach, ainsi qu'un grand nombre de poètes anonymes. La Kabylie a été profondément affectée par l'insurrection de 1871, et la poésie kabyle de cette époque reflète une profonde détresse morale. Les recherches sur les manuscrits en langue berbère sont extrêmement rares. En 1893, J.D. Luciani notait que de nombreux chercheurs intéressés par la langue berbère se heurtaient à deux obstacles majeurs : d'une part, l'absence d'unité de cette langue, et d'autre part, le quasi-total manque de documents écrits.

Resumé en anglais :

In this atelier, we will examine various historical sources relating to the Kabylie region in the 19th century. We will seek to establish a historical approach that compares printed sources with other types of documents concerning the history of this region. It is important to stress that local sources in Berber and Arabic are almost non-existent, due to the predominance of oral tradition in Kabyle culture, where literature was mainly transmitted orally, notably through poetry.

Studies on Kabylia are mainly based on colonial sources, whether printed documents, archives, monographs, chronicles or other types of sources. Many important studies have been carried out by French military figures such as Carette, Carrey, Charveriat, Daumas, Hanoteau, Letourneux, Robin and Aucapitaine, among others.

The archives are a fundamental tool for research into the region's history. Among the most striking documents is the “Report on the repression of banditry”, written by Tizi Ouzou sub-prefect Lefevure in early 1894. This report, which runs to over 300 pages, includes reports from the chefs of the mixed communes of Haut Sébaou, Azzefoune, Djurdjura, Soummam, Port Gueydon and Akbou, as well as reports from military station chiefs, letters from “bandits” and various procès-verbaux. Arezki L'Bachir, the most notorious rebel of this period, aroused great interest within the French administration, leading to the collection of detailed information on his activities. He was so sought-after that a vast military campaign was launched against him in the autumn of 1893.

One of the most significant aspects of the study of Kabylia is its poetry and oral narratives, which were used to express the emotions of daily life. Among the most prominent local poets are Si Mohand-Ou-Mhand, Smaïl Azikiw, El Hadj Arezki Ou-Hawach, as well as a large number of anonymous poets. Kabylia was deeply affected by the uprising of 1871, and Kabyle poetry of this period reflects a profound moral distress. Research into Berber-language manuscripts is extremely rare. In 1893, J.D. Luciani noted that many researchers interested in the Berber language encountered two major obstacles: firstly, the lack of unity of the language, and secondly, the almost total lack of written documents.



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