Intervenants > Jarrar Samirah

Décoloniser les savoirs : perspectives palestiniennes critiques

Cet atelier propose d'explorer les apports des savoirs palestiniens à la recherche scientifique, en interrogeant les méthodologies et les épistémologies produites et mobilisées par les Palestiniens, ainsi que la transmission et la réception de ces savoirs. L'atelier propose d'ouvrir une réflexion sur les effets de la rencontre avec les travaux critiques des chercheurs palestiniens. Comment les savoirs produits par les acteurs palestiniens viennent-ils influencer notre compréhension du terrain et quelle place les paradigmes et concepts palestiniens occupent-ils dans la recherche francophone et internationale?
L'atelier invite aussi à réfléchir sur la manière dont l'adoption d'une perspective décoloniale dans nos recherches et sur nos terrains nous permet de donner une autre place aux voix palestiniennes. En prolongement du développement des perspectives décoloniales, et contre les effets de censure qui frappent les voix palestiniennes (ainsi que d'autres paroles colonisées, marginalisées et non-hégémoniques) en France et en Europe, il s'agira donc de réfléchir à la manière dont les savoirs palestiniens s'inscrivent dans un cadre plus large de production de savoir critiques qui ont une valeur heuristique propre.

L'atelier se structurera en deux parties complémentaires. La première partie sera consacrée au champ littéraire palestinien, en mettant en lumière les interactions entre praxis littéraire, engagement politique et production de savoirs critiques, à travers les interventions de Hadeel Karkar et Izza Abu Hajja. La seconde partie explorera deux terrains ethnographiques en Palestine, à partir des recherches de Mariette Ballon et Asja Zaino. Ces études porteront respectivement sur le monde syndical et l'expérience des prisonnières politiques palestiniennes, et permettront d'analyser ces contextes comme des laboratoires pour des catégories théoriques des sciences sociales, tout en révélant leur rôle dans la production de pratiques et de savoirs émancipateurs. Le fil conducteur de ces quatre communications est l'examen des espaces marginalisés – qu'ils soient littéraires, politiques ou épistémiques – et des voix situées, souvent réduites au silence, en tant que sources de théories critiques et de pratiques libératrices.

Decolonizing Knowledge: Critical Palestinian Perspectives

This workshop aims to explore the contributions of Palestinian knowledge to scientific research by examining the methodologies and epistemologies produced and mobilized by Palestinians, as well as the transmission and reception of this knowledge. The workshop seeks to foster reflection on the impact of engaging with the critical work of Palestinian researchers. How do the knowledges produced by Palestinian actors influence our understanding of the field, and what place do Palestinian paradigms and concepts occupy in Francophone and international research?
The workshop also invites participants to consider how adopting a decolonial perspective in our research and in the field allows us to give greater prominence to Palestinian voices. Building on the development of decolonial perspectives and in response to the censorship that affects Palestinian voices (as well as other colonized, marginalized, and non-hegemonic voices) in France and in Europe, this workshop will reflect on how Palestinian knowledge fits into a broader framework of critical knowledge production, with its own heuristic value.

The workshop will be structured into two complementary parts. The first part will focus on the Palestinian literary field, highlighting the intersections between literary praxis, political engagement, and the production of critical knowledge, through the contributions of Hadeel Karkar and Izza Abu Hajja. The second part will explore two ethnographic fields in Palestine, based on the research of Mariette Ballon and Asja Zaino. These studies, respectively addressing trade union and the experiences of Palestinian political prisoners, will analyze these contexts as laboratories for theoretical categories in social sciences while showcasing their role in producing emancipatory practices and knowledge. The common thread running through these four presentations is the examination of marginalized spaces—whether literary, political, or epistemic—and situated voices, often silenced, as sources of critical theory and liberatory practices.