Circulations transnationales et pratiques récréatives / Tourism, transnational mobilities and leisure practices
Benoit Montabone  1, *@  , Anna Madoeuf  2, *@  , Mathilde Bielawski  3, *@  , Mohammed Bouazza  4, *@  , Raphael Le Maogariec  5@  , Marie Bonte  6, *@  , Carl-José Abi Hanna  7, *@  , Myriam El Bichr  8, *@  
1 : Cités, Territoires, Environnement et Sociétés  (CITERES)
CNRS, UMR CNRS 7324 CITERES, Université François Rabelais - Tours
2 : Cités, Territoires, Environnement et Sociétés  (CITERES)
CNRS : UMR7324, Université François Rabelais - Tours
33 allée Ferdinand de Lesseps BP 60449 37204 Tours cedex 3 -  France
3 : Laboratoire d'Anthropologie Des Enjeux Contemporains  (LADEC)
Université Lumière - Lyon 2, Université Lumière - Lyon 2
4 : Université Mohamed 1 Oujda MAROC
5 : Cités, Territoires, Environnement et Sociétés  (CITERES)
CNRS : UMR7324
6 : Laboratoire Dynamiques Sociales et Recomposition des Espaces  (LADYSS)
Université Paris 8-St-Denis
7 : Université de Neuchâtel
8 : Espaces et Sociétés  (ESO)
Université d'Angers
* : Auteur correspondant

Etudier le tourisme dans le cadre de la circulation transnationale permet d'élargir le spectre des pratiques considérées comme « touristiques » à l'ensemble des pratiques de récréation au cours de la mobilité, qu'il s'agisse de séjours dans des lieux hors du quotidien, de visite aux hauts lieux patrimoniaux disponibles sur le circuit de la mobilité, ou de loisirs du quotidien dans des espaces dédiés. Cela permet de s'interroger sur la manière dont les pratiques du quotidien et les imaginaires territoriaux des personnes en circulation recomposent les relations entre mobilité et territorialité (Rozenholc-Escobar, 2021). Par l'intermédiaire de la notion d'ancrage, ces deux concepts ne sont plus opposés mais participent à la définition de nouvelles manières d'habiter (Lazzarotti, 2018). Ces pratiques peuvent être diverses : tourisme international classique, tourisme domestique en émergence, clubbing international, recherche d'espaces de transgressions, visite d'un haut lieu patrimonial, etc.

L'atelier privilégie les approches spatiales des pratiques récréatives. Il s'intéresse tout d'abord aux lieux de l'hybridation des pratiques ludo-touristiques, en identifiant les trajectoires endogènes et les stimulations exogènes de mise en tourisme des lieux, pour montrer que cette dichotomie a été dépassée par une standardisation des normes et des pratiques touristiques sous la double influence locale et internationale. Dans un deuxième temps, l'atelier s'attache aux relations entre pratiques récréatives et patrimonialisation, et aux manières dont les politiques publiques (au sens large) se saisissent de l'objet tourisme dans les projets locaux d'aménagement, suscitant adhésion, réserve, contestation ou indifférence de la part de la population locale. L'accent sera mis ici sur la circulation de modèles de développement touristique et sur la manière dont ils sont interprétés dans des territoires variés. On mobilisera les travaux sur la classification au patrimoine mondial de l'UNESCO et l'émergence d'une nouvelle forme de patrimondialisation dans l'ensemble de l'espace considéré (Gravari-Barbas, Jacquot, 2024). Enfin, l'atelier s'interroge sur la production politique de spatialités récréatives, en cherchant à montrer comment les pratiques récréatives participent à la construction d'identités transnationales, se situant soit dans l'appropriation d'identités nationales parfois fantasmées, soit dans la recherche d‘une identité ethnique, religieuse, politique ou sexuelle alternative (Bonte, 2020 ; Oiry-Varacca, 2016).

 

Studying tourism in the context of transnational circulation broadens the spectrum of practices considered as "tourism" to all recreational practices during mobility, whether they are comon visits to touristic places, visits to major heritage sites situated on the mobility circuit, or everyday leisure activities in dedicated spaces. This raises the question of the way in which everyday practices and the spatial imaginaries of people in circulation recompose the relationships between mobility and spatiality (Rozenholc-Escobar, 2021). Through the notion of rooting, these two concepts are no longer opposed but participate to the definition of new ways of belonging to places (Lazzarotti, 2018). These practices can be diverse: classic international tourism, emerging domestic tourism, international clubbing, the search for spaces of transgression, visiting a major heritage site, etc.

The workshop deals with spatial approaches of recreational practices. It will focuse on places of hybridation of leisure practices, by identifying endogenous trajectories and exogenous stimulations of development of tourism, to show that the dichotomy has been overcome by a standardization of tourist norms and practices under both local and international influence. Secondly, we will focus on the relationships between recreational practices and heritage development, and on the ways in which public policies take hold of tourism in local development projects, arousing support, critics, protest or indifference from the local population. There will be a special emphasis on the circulation of tourism development models and on the way in which they are interpreted in various localities. The litterature on UNESCO World Heritage classification and the emergence of a new form of global heritage globalisation will be mobilized (Gravari-Barbas, Jacquot, 2024). Finally, the workshop will question the political production of recreational spatialities, seeking to show how recreational practices participate to the construction of transnational identities, situated either in the appropriation of national identities, or in the affirmation of an alternative ethnic, religious, political or sexual identity (Bonte, 2020; Oiry-Varacca, 2016).

 

 



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