Cet atelier propose de développer, à partir d'exemples, une réflexion sur les perceptions de la production savante et artistique dans le Nord de l'Afrique (de l'Egypte au Maroc) et leur évolution dans le temps depuis le XIXe siècle. Les contributions permettront d'explorer les dynamiques de réception et de circulation de ces productions, en examinant les mécanismes qui ont conduit à leur intégration, réappropriation ou marginalisation, tant à l'échelle locale qu'internationale. Elles nourriront une analyse critique de l'influence des contextes coloniaux et postcoloniaux sur l'impact et la légitimité accordés aux intellectuels et artistes de la région. Dans quelle mesure la reconnaissance de la valeur de ces œuvres dans les pays où elles ont été produites, diffère-t-elle de leur reconnaissance à l'extérieur, qu'il s'agisse du monde occidental (Europe, Amérique du Nord) ou d'autres régions du monde ? Comment comprendre ces écarts, que révèlent-ils ? Comment les intellectuels et les artistes les ont-ils pris en compte ? Les propositions pourront s'inscrire dans différents champs disciplinaires (histoire, histoire de l'art, sociologie, anthropologie) et reposer sur l'analyse d'œuvres ayant déjà été l'objet d'études nombreuses, qu'elles soient issues du champ académique (Abdelkébir Khatibi, Abdallah Laroui), littéraire (Albert Camus, Naguib Mahfouz), ou artistique (Baya) aussi bien que de corpus moins travaillés.