Apports de l'archéologie à la connaissance de l'Arabie médiévale : nouvelles données et reconsidérations historiographiques / The Contribution of Archaeology to our Knowledge of Medieval Arabia: New Data and Historiographical Reconsiderations
Julie Bonnéric  1, 2, 3@  , Simon Pierre  4@  , Fabien Lesguer  5, 6@  , Camille Bougault-Mathias  7@  
1 : Institut français du Proche-Orient  (Ifpo)
2 : Centre français de recherche de la péninsule Arabique  (CEFREPA)
3 : Histoire, Archéologie et Littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux  (CIHAM)
CNRS
4 : Sorbonne Universite
Université Paris-Sorbonne - Paris IV
5 : Centre français dárchéologie et de sciences sociales USR 3141
6 : ORIENT ET MEDITERRANEE : Textes, Archéologie, Histoire
Université Panthéon-Sorbonne, Ecole Pratique des Hautes Etudes, Sorbonne Université, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR8167
7 : Institut d'histoire moderne et contemporaine  (IHMC)
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne

La péninsule Arabique a longtemps été une région relativement peu explorée par les archéologues médiévistes, pour des raisons géo-politiques, les travaux archéologiques étant longtemps été très difficiles à conduire en Arabie Saoudite et ayant été interrompus au Yémen, mais peut-être également du fait d'un certain désintérêt des chercheurs, cette région étant éloignée des centres du pouvoir politique des empires omeyyade, abbasside ou mamelouke et n'ayant pas la même aura culturelle que l'Irak, la Syrie ou l'Égypte. Dans les pays où il était possible de conduire des fouilles, comme dans le Golfe ou au Yémen, l'activité archéologique a par ailleurs longtemps privilégié les périodes préhistoriques ou antiques. Ainsi, un seul site médiéval, le port de Zafar sur la côte du Dhofar, était exploré dans les années 50, mais les travaux se sont intensifiés à partir de la fin des années 70 sur la côte du Golfe (Sohar, Julfar, Murwab, Qal'at Bahrein, al-Qusur) puis dans les années 90 également sur la côte du Yémen (Aden, al-Shir) et en Arabie Saoudite (prospection du Darb Zubayda, fouilles d'al-Rabadhah et d'al-Mabiyat). Dans les années 2000 et 2010, l'archéologie médiévale a continué à se développer (Sharma, Qalhat, Khadima, Qusur, Qurayniya, al-Kharj, Thaj, etc) mais les chantiers en cours au Yémen ont été interrompus.

Depuis moins d'une décennie, les travaux se sont multipliés et renforcés dans le Golfe et une nouvelle ère a débuté en Arabie Saoudite avec une nouvelle politique de fouille archéologique, particulièrement intensive et le plus souvent de haut niveau technique. L'exploration de cette région à la période islamique est inestimable, et pas seulement parce qu'elle a vu la naissance de l'islam et de l'empire musulman. Cet atelier présentera d'une part des résultats récents sur l'histoire de la région à la période médiévale, issus de travaux archéologiques, tout en analysant la manière dont ces résultats sont produits. D'une part, ces données archéologiques transforment nos connaissances mais n'en restent pas moins souvent peu considérées par les historiens des textes. D'autre part, elles s'inscrivent en Arabie Saoudite en particulier dans un discours politique et dans la construction d'un récit national.

 

 

The Contribution of Archaeology to our Knowledge of Medieval Arabia: New Data and Historiographical Reconsiderations

The Arabian Peninsula has long been a relatively unexplored region for archaeologists working on the medieval period, for geo-political reasons - archaeological work was for a long time very difficult to carry out in Saudi Arabia and was interrupted in Yemen - but perhaps also due to a certain lack of interest on a part of researchers for a region that was far from the centers of political power of the Umayyad, Abbasid or Mamluk empires, and did not have the same cultural aura as Iraq, Syria or Egypt. In countries where it was possible to carry out excavations, such as the Gulf or Yemen, archaeological activity has long focused on the prehistoric and ancient periods. A single medieval site, the port of Zafar on the Dhofar coast, was explored in the 50s, but work intensified from the late 70s on the Gulf coast (Sohar, Julfar, Murwab, Qal'at Bahrein, al-Qusur), then in the 90s on the Yemen coast (Aden, al-Shir) and in Saudi Arabia (Darb Zubayda prospecting, al-Rabadhah and al-Mabiyat excavations). In the 2000s and 2010s, medieval archaeology continued to develop (Sharma, Qalhat, Khadima, Qusur, Qurayniya, al-Kharj, Thaj, etc.), but ongoing work in Yemen was interrupted.

For less than a decade, archaeological work in the Gulf has grown and strengthened, and a new era has begun in Saudi Arabia with a new policy of excavation, particularly intensive and often of a high technical level. While a certain imbalance remains, with more interest in the ancient and modern periods, and less in the medieval period, new data is emerging. The exploration of this region in the Islamic period is invaluable, and not only because it saw the birth of Islam and the Muslim empire. This workshop will present recent results on the history of the region during the medieval period, derived from archaeological work, while also analyzing the way in which these results are produced. On the one hand, these archaeological data transform our knowledge but often remain underappreciated by historians of texts. On the other hand, they are situated in Saudi Arabia, in particular, within a political discourse and the narrative of a national story.

 



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