La question de l'utopie et de ses possibles concrétisations a toujours été au cœur de la tradition juive, qu'il s'agisse de l'utopie messianique préconisée par les prophètes d'Israël ou du pays au-delà du fleuve Sambatyon, évoqué dans les légendes rabbiniques. L'utopie a aussi été le moteur et une partie intégrante du sionisme, par exemple dans son aspiration à faire fleurir le désert, et dans la construction de Tel-Aviv avec ses boulevards, théâtres, cinémas et cafés où se retrouvaient les intellectuels qui ont conçu et façonné la nouvelle culture hébraïque. Ce n'est pas un hasard si Theodor Herzl, père du sionisme politique, est également l'auteur du roman utopique Altneuland (Terre ancienne, terre nouvelle).
Les romans dystopiques publiés pendant les années 1980 expriment leurs doutes quant à la réussite de la concrétisation de l'utopie et envisagent un État d'Israël détruit, ou presque, par ses ennemis ou par le retour en force du judaïsme ultra-orthodoxe. Les romans dystopiques plus récents, écrits pendant les années 2010, vont au-delà de la question strictement politique et/ou religieuse pour aborder l'écologie, le changement climatique et la pénurie d'eau.
Ce panel propose de réfléchir sur l'évolution et la relevance de cette thématique, qui reste une présence constante dans la littérature juive et hébraïque, tout en mettant en évidence l'ouverture aux influences des littératures étrangères et leur rôle.
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