Responsables d'ateliers > Montabone Benoit

Circulations transnationales et nouvelles pratiques récréatives dans l'espace MOMM / Tourism, transnational mobilities and leisure practices in MENA area
Benoit Montabone  1, *@  , Anna Madoeuf  2, *@  
1 : Cités, Territoires, Environnement et Sociétés  (CITERES)
CNRS, UMR CNRS 7324 CITERES, Université François Rabelais - Tours
2 : Cités, Territoires, Environnement et Sociétés  (CITERES)
CNRS : UMR7324, Université François Rabelais - Tours
33 allée Ferdinand de Lesseps BP 60449 37204 Tours cedex 3 -  France
* : Auteur correspondant

Etudier le tourisme dans le cadre de la circulation transnationale permet d'élargir le spectre des pratiques considérées comme « touristiques » à l'ensemble des pratiques de récréation au cours de la mobilité, qu'il s'agisse de séjours dans des lieux hors du quotidien, de visite aux hauts lieux patrimoniaux disponibles sur le circuit de la mobilité, ou de loisirs du quotidien dans des espaces dédiés. Cela permet de s'interroger sur la manière dont les pratiques du quotidien et les imaginaires territoriaux des personnes en circulation recomposent les relations entre mobilité et territorialité (Rozenholc-Escobar, 2021). Par l'intermédiaire de la notion d'ancrage, ces deux concepts ne sont plus opposés mais participent à la définition de nouvelles manières d'habiter (Lazzarotti, 2018). Ces pratiques peuvent être diverses : tourisme international classique, tourisme domestique en émergence, clubbing international, recherche d'espaces de transgressions, visite d'un haut lieu patrimonial, etc.

Plusieurs catégories de circulants peuvent être mobilisées pour étudier cet ancrage des mobilités dans les pratiques récréatives. C'est le cas des familles établies en diaspora, pour lesquelles les visites d'agrément au pays ou à la famille, régulières et planifiées, peuvent être le moyen d'affirmer une appartenance culturelle par la pratique de la langue, de se réapproprier une mémoire familiale, ou de participer à la construction d'un nationalisme transnational (Bidet, 2021). On pourra aussi s'intéresser aux personnes réfugiées, officiellement enregistrées ou à la recherche d'espaces refuge, qui redessinent les investissements touristiques et entrainent des nouvelles pratiques récréatives associées à la circulation, temporaire ou permanente. Cela peut également concerner des personnes en situation frontalière ou transfrontalière, qui profitent du différentiel frontalier pour déployer des pratiques hebdomadaires ou mensuelles de consommation à la frontière (Georgikopoulos, 2017).

L'atelier privilégiera les approches spatiales des pratiques récréatives. Il s'intéressera tout d'abord aux lieux de l'hybridation des pratiques ludo-touristiques, en identifiant les trajectoires endogènes et les stimulations exogènes de mise en tourisme des lieux, pour montrer que cette dichotomie a été dépassée par une standardisation des normes et des pratiques touristiques sous la double influence locale et internationale. Dans un deuxième temps, on s'attachera aux relations entre pratiques récréatives et patrimonialisation, et aux manières dont les politiques publiques (au sens large) se saisissent de l'objet tourisme dans les projets locaux d'aménagement, suscitant adhésion, réserve, contestation ou indifférence de la part de la population locale. L'accent sera mis ici sur la circulation de modèles de développement touristique et sur la manière dont ils sont interprétés dans des territoires variés. On mobilisera les travaux sur la classification au patrimoine mondial de l'UNESCO et l'émergence d'une nouvelle forme de patrimondialisation dans l'ensemble de l'espace considéré (Gravari-Barbas, Jacquot, 2024). Enfin, l'atelier s'interrogera sur la production politique de spatialités récréatives, en cherchant à montrer comment les pratiques récréatives participent à la construction d'identités transnationales, se situant soit dans l'appropriation d'identités nationales parfois fantasmées, soit dans la recherche d‘une identité ethnique, religieuse, politique ou sexuelle alternative (Bonte, 2020 ; Oiry-Varacca, 2016).

 

Studying tourism in the context of transnational circulations makes it possible to broaden the spectrum of practices considered as "tourism" to all recreational practices during mobility, whether they are short-term trips, visits to major heritage sites situated on the mobility circuit , or everyday leisure activities in dedicated spaces. This raises the question of the way in which everyday practices and the spatial imaginaries of people involved in mobilities recompose the relationships between mobility and spatiality (Rozenholc-Escobar, 2021). Through the notion of rooting, these two concepts are no longer opposed but participate to the definition of new ways of belonging to places (Lazzarotti, 2018). These practices can be diverse: classic international tourism, emerging domestic tourism, international clubbing, the search for spaces of transgression, visiting a major heritage site, etc.
Several categories of people can be mobilized to study this rooting of mobility in recreational practices. This can be the case of the diasporic families, for whom regular and planned leisure travels to the country or to the family can be a way of affirming cultural belonging through the practice of the language, of reappropriating a family memory, or of participating in the construction of a transnational nationalism (Bidet, 2021). We can also focus on refugees, officially registered or in search of refuge spaces, which reshape tourist investments and lead to new recreational practices associated with temporary or permanent. This can also concern people in a border or cross-border situation, who take advantage of the borderlands to spread weekly or monthly consumption practices at the border (Georgikopoulos, 2017).
The workshop will focus on spatial approaches to recreational practices. It will first focus on the places of hybridization of leisure practices, by identifying endogenous trajectories and exogenous stimulations of the development of tourism, to show that the dichotomy has been overcome by a standardization of tourist norms and practices under both local and international influence. Secondly, we will focus on the relationships between recreational practices and heritage development, and on the ways in which public policies take hold of tourism in local development projects, arousing support, critics, protest or indifference from the local population. There will be a special emphasis on the circulation of tourism development models and on the way in which they are interpreted in various localities. The literature on UNESCO World Heritage classification and the emergence of a new form of global heritage globalization will be mobilized (Gravari-Barbas, Jacquot, 2024). Finally, the workshop will question the political production of recreational spatialities, seeking to show how recreational practices participate to the construction of transnational identities, situated either in the appropriation of national identities, or in the affirmation of an alternative ethnic, religious, political or sexual identity (Bonte, 2020; Oiry-Varacca, 2016).


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